Le 13 décembre 1990, arrive de Sainte-Elisabeth à
Mons, l’abbé Joseph-Marie Gosselin, ancien vicaire et professeur.
Il vient assister le père Michel, nouveau curé de Thiméon et
d’autres paroisses. Ce dernier élit domicile au presbytère de
Luttre. L’abbé Gosselin s’installe donc à Thiméon. Victime de
problèmes de santé, sa vue baisse rapidement, mais il continue à
exercer son ministère. C’est un érudit à la culture très éclectique
et sa vaste bibliothèque s’empoussière.
Mais ce ne sont pas des problèmes de vue, si aigus
soient-ils, qui vont l’empêcher de se déplacer librement. Quand
l’envie lui en prend, il se plante au milieu de la route du
village, vêtu de son pardessus noir, agite les bras, et,
immanquablement, une âme charitable l’emmène où il désire. Le trajet
ne durera peut-être que quelques minutes, mais la conversation bien
plus. Elle tournera autour de sujets variés, tour à tour graves et
légers.
Il aimait raconter qu’en 880, Gauzlin, abbé de
Saint-Germain-des-Prés, avait rencontré à Ribemont le roi Louis le
Germanique, pour l’exhorter, entre autres, à combattre les Vikings
qui sévissaient à l’époque. Sur le chemin du retour, le roi
rencontra les Normands rentrant de pillages et les défit lourdement
à Thiméon. Malicieusement, l’abbé faisait alors remarquer que
Gauzlin et Gosselin ont la même étymologie : le « casque de Dieu ».
Et de conclure : « Serait-ce un signe qu’onze cents ans après cet
épisode, Dieu m’envoie terminer ma vie dans ce village ? ».
Il s’en est allé, simple et sans une plainte.
Né en la paroisse Saint-Pierre de Jette le 9 mars
1932, Joseph-Marie Gosselin fut ordonné le 13 juillet 1958.
Quasiment aveugle, il célébra sa dernière messe le 28 décembre 2004.
Il a rejoint le Père à Berchem-Sainte-Agathe le 29
septembre 2008.
Ses funérailles ont eu lieu le jeudi 9 octobre en
l’église du village de Thiméon, dans le cimetière duquel il est
inhumé.
Prions pour lui. |